L'égalité nuit-elle à la liberté ?

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Tout d’abord, voyons comment les premières formes de liberté en société ont traité la question de l’égalité. Dans la démocratie athénienne,les deux concepts sont étroitement liés, puisque ce sont les citoyens libres, jouissant d’une égale liberté, qui peuvent exercer leur liberté.

Les esclaves et autres catégories de citoyens non libres sont exclus, carn’étant pas égaux, ils ne sont pas considérés comme capables de choisirlibrement. De même à Rome, où le vote est censitaire, chaque centuriede la population a un poids relatif à son importance sociale : à hommesinégaux, libertés inégales. Les démocraties modernes, quant à elles, sesont explicitement construites sur le concept d’égalité des droits entretous les citoyens (ce qui n’exclut d’ailleurs pas que le suffrage soitcensitaire). Ainsi, la déclaration d’indépendance des Etats-Unisproclame-t-elle en 1776 que « tous les hommes sont créés égaux », ce àquoi la déclaration de 1789 ajoute qu’ils le sont « en droits ». La nuit du4 Août, l’Assemblée Nationale abolit tous les privilèges, et fond ainsitout le corps social en une seule communauté où tous sont égaux devantla loi. Aux libertés particulières se substitue alors la liberté générale,universelle. L’Assemblée Nationale obéit ici aux injonctions de Siéyèsdans Qu’est-ce que le Tiers-état ?, qui demandait : « Ainsi, qu’est-ce que

le tiers ? Tout, mais un tout entravé et opprimé. En savoir plus: L’égalité nuit-elle à la liberté ?