Sylvain Blondin explique « SIDA/VIH : fléau pour la Roumanie. »

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Sylvain BLONDIN spécialiste de la Roumanie depuis nombreuses années, nous parle de la propagation du virus du SIDA et des difficultés d’accès aux soins que rencontre la population roumaine.

A PAREID, le 04 janvier 2022Une des conséquences d’aller recruter des médecins Roumains pour lutter contre les désertifications médicales, et de leur départ pour d’autres pays étrangers pour améliorer leur niveau de vie (salaire moyen environ 500€) c’est l’affaiblissement de l’offre de soin. Les médecins et professions paramédicales partent, les hôpitaux ferment, l’assurance maladie publique transfère ses activités vers des organismes privés qui deviennent de moins en moins accessibles aux personnes (coûts exorbitants) livrant la population en pâture aux dédales des arènes des maladies infectieuses. Ce qu’explique Sylvain BLONDIN, depuis plusieurs années, devenu spécialiste des pays de l’Est.En période de communisme, le sida était tabou en Roumanie. Rien n’était mis en œuvre pour lutter contre la propagation du virus. D’où le grand nombre d’enfants contaminés, au moins 7 000, par des équipements médicaux non stérilisés et des transfusions de sang infecté, à la fin des années 1980. En plus d’un système en faillite, le refus de prendre des mesures de prévention, des conditions de vie précaires, une mauvaise alimentation etc…, le virus ne pouvait être contrôlé.Après l’effondrement du bloc soviétique, les années 1990 sont le signe du déclin de la prise en charge sanitaire en Roumanie. On compte un accroissement moyen par 10, des personnes atteintes de syphilis, notamment en France où une épidémie apparut en 2000 avec l’arrivée massive de la prostitution roumaine, sans frontières ni contrôle sanitaire.Le nombre total de cas déclarés de VIH/SIDA entre 2001 et 2021 pour la Roumanie est passé de 6 500 à 16 000 en 10 ans. Le coût élevé des traitements et médicaments est un obstacle permanent à l’accès aux soins. Des médicaments sûrs doivent être disponibles à des prix abordables pour qui en ont besoin.En 2021, selon les statistiques, environ  16 000 roumains étaient séropositifs, la plupart d’entre eux ayant entre 15 et 19 ans. Le taux d’incidence du SIDA/VIH chez les adultes en 2021 est de 0.1% contre 0.02% il y a 10 ans. On dénombre un peu moins de 1 000 décès pour cause de SIDA/VIH en 2021.Les  traitements contre cette maladie sont fréquemment inaccessibles aux femmes qui en ont le plus besoin. Pourtant les femmes et les jeunes filles seraient plus exposées à la transmission du VIH/SIDA, en raison des violences auxquelles elles sont soumises. La Roumanie se situe à la première place des pays d’Europe ayant le plus grand nombre d’adolescents atteints du sida et a du mal à faire évoluer les mentalités de la population, des médias mais aussi des médecins.La prévention joue un rôle déterminant dans la lutte contre ce virus. Il faut faire prendre conscience à la population, à travers des campagnes de sensibilisation, des dangers qu’elle encourt et comment les éviter. Il faut également faciliter l’obtention de préservatifs, stopper les traitements moins chers et moins efficaces afin de soigner égalitairement ces personnes, et enrayer les échanges d’aiguilles. La toxicomanie par voie veineuse étant le principal mode de transmission du VIH en Roumanie, pour réduire le risque de contamination par le VIH, il faut enrayer les échanges d’aiguilles, informer, conseiller et facilité l’accès aux traitements, pour les toxicomanes.Rédacteur Sylvain BLONDIN CEFC medical+ 33 (0)3 29 83 20 12 RECRUTEMENT- FORMATION – CONSEIL

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